Commission européenne : une nouvelle équipe à Bruxelles !
Réélue pour un second mandat, Ursula von der Leyen s’est entourée d’une nouvelle équipe de 26 commissaires pour la Commission européenne 2024-2029.
Le collège a été confirmé par le Parlement européen le 27 novembre avec 370 voix, dépassant la majorité requise de 358, ce qui a permis à la nouvelle mandature de débuter ses travaux le 1er décembre 2024.
Cet article vous présente la nouvelle composition de la Commission et ses objectifs. Pour revoir les rôles et missions de l’exécutif européen, cliquez ICI !
La composition de la nouvelle Commission
La composition de la nouvelle Commission reflète largement les récents développements politiques, tant nationaux qu’européens, notamment les résultats des élections du Parlement européen en 2024.
Cela se traduit par une représentation politique comme suit: le Parti populaire européen (PPE) détient à lui seul 12 représentants, suivi par 5 libéraux et 4 sociaux-démocrates. Un poste est attribué aux Conservateurs et Réformistes européens, les cinq commissaires restants étant indépendants.
Bien que les commissaires servent les intérêts de l’UE, leur composition montre que la nouvelle Commission sera marquée par des valeurs conservatrices dans les domaines politiques clés.
Ce virage conservateur se reflète dans la nomination de commissaires chargés de la sécurité, principalement originaires d’Europe de l’Est, soulignant ainsi l’importance de cette région face à l’agression de la Russie.
Copyright : European Union, 2024. Source : EC Audiovisual service.
Citons par exemple l’estonienne Kaja Kallas, vice-présidente et Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et le lituanien Andrius Kubilius qui détient le portefeuille de la défense et de l’espace.
En ce qui concerne la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de la Russie et d’autres pays non européens, le Danois Dan Jørgensen a été nommé premier commissaire au logement et à l’énergie. Ce rôle souligne également l’attention portée par l’UE à l’augmentation du coût du logement et de la vie.
De même, le commissaire français Stéphane Séjourner joue un rôle clé au sein de la nouvelle Commission européenne. En cette période de défis économiques croissants, il a été nommé vice-président exécutif de l’institution, chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle.
Un regard critique : parité, tendances conservatrices et autres enjeux.
Le collège des commissaires n’atteint pas la parité, avec seulement 11 femmes (contre 13 dans le collège précédent) pour 16 hommes.
Malgré la demande d’Ursula von der Leyen aux États membres de soumettre une candidature masculine et une féminine dans le but de tendre vers la parité, cette initiative n’a été respectée que par la Bulgarie.
La Commission 2024-2029 a été approuvée à la plus faible majorité de l’histoire, avec seulement 54 % de soutien, dans un climat marqué par une forte opposition et un mécontentement généralisé.
La nouvelle Commission a été fortement critiquée pour sa composition très marquée à droite.
Cela concerne en particulier l’homme politique italien Raffaele Fitto, du Movimento Sociale Italiano (MSI) post-fasciste, dont l’élection au poste de vice-président exécutif chargé de la cohésion et de la réforme a suscité de vives critiques du fait de l’influence croissante du spectre politique d’extrême droite.
Une boussole pour la compétitivité : les objectifs de la nouvelle Commission
La nouvelle Commission européenne guidera l’orientation politique de l’Europe jusqu’en 2029 et au-delà.
Globalement, selon la Commission elle-même, ses décisions seront orientées par « boussole pour la compétitivité », mettant l’accent sur la compétitivité économique, la sécurité et la politique migratoire.
Il est important de noter que les priorités de cette nouvelle mandature ont évolué par rapport à celles d’il y a cinq ans, en raison des crises récentes, telles que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la crise du Covid et ses conséquences, ainsi que les enjeux mondiaux actuels.
La priorité est désormais donnée à la puissance économique, perçue comme le fondement de la liberté et de l’indépendance. L’objectif est d’améliorer la compétitivité par une transformation industrielle durable et la décarbonisation, pour faire face aux concurrents économiques mondiaux comme les États-Unis et la Chine.
Concernant la guerre en Ukraine, la sécurité extérieure devient un pilier central, avec un investissement renforcé dans la défense de l’Ukraine et une stratégie européenne de protection unifiée. Ce dernier aspect est souligné par l’arrivée du premier commissaire à la défense de l’histoire de l’Europe.
La politique migratoire sera également renforcée, en mettant l’accent sur la défense des frontières et la coopération en matière d’asile et de protection dans le cadre d’une approche plus large de la sécurité.
Bien que la protection du climat et le « Green Deal » demeurent importants, ils ne figurent plus parmi les priorités principales de la Commission.
En bref …
Selon Ursula von der Leyen, la composition de la Commission représente la « bonne équipe pour ce moment de l’histoire européenne ».
On verra si cette équipe saura répondre à cette déclaration en affrontant les défis actuels et futurs, tels que la lutte contre la désinformation, la guerre en Ukraine et le second mandat de Donald Trump.
Ces enjeux nécessitent surtout un travail d’équipe pour défendre les intérêts communs des Européens.
Sources :
European Commission – The College of Commissioners (consulté le 07/01/2025)
Tagesschau – Die EU-Kommission unter Ursula von der Leyen (consulté le 07/01/2025)
European Commission – Political Guidelines 2024-2029 (consulté le 08/01/2025)
European Commission – Speech by the Commission President (consulté le 08/01/2025)
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