Hydrogène vert: un priorité pour l’UE et la ville de Pau

Lors de son dernier discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la création d’une banque européenne de l’hydrogène.
Une annonce très importante qui démontre la volonté politique de la Commission de soutenir et financer la création d’un marché futur d’hydrogène.
Mais pourquoi l’UE est-elle si intéressée à ce « vecteur énergétique » ?
L’UE et les transitions écologique et énergétique
Il est désormais de notoriété publique : l’UE est engagée en faveur des objectifs du développement et cela dans toutes les politiques qu’elle propose et met en place.
L’un de ses objectifs les plus importants est de lutter contre le changement climatique. C’est pour cela qu’en 2019 a été lancé le Pacte Vert pour l’Europe (Green Deal), qui consiste en un ensemble de mesures législatives et d’actions politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Parmi les priorités du Green Deal : la transition énergétique du continent européen, des énergies fossiles aux énergies renouvelables et à des énergies dites « vertes ».
D’ailleurs, le début de la guerre en Ukraine en février 2022, et la volonté donc de l’UE de ne plus dépendre du gaz russe, ont accéléré davantage cette transition. Bien que différentes sources renouvelables soient envisagées, la Commission européenne pense plus proprement à se concentrer sur l’hydrogène vert.
Parlons « hydrogène » !
L’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant en nature. Aujourd’hui, nous travaillons l’hydrogène de différentes façons et à des fins énergétiques, mais l’UE se concentre sur l’hydrogène dit « vert ».
L’hydrogène vert est obtenu par électrolyse de l’eau. Il s’agit d’une manière de produire de l’énergie qui est 100 % durable qui n’émet que de la vapeur d’eau, ne laissant aucun gaz polluant dans l’air.
D’ailleurs, l’hydrogène vert est facile à stocker et peut être utilisé après sa production, ce qui permet de surmonter l’un des principaux problèmes des sources renouvelables : l’irrégularité. Mais la caractéristique la plus importante est que ce type d’hydrogène peut être utilisé dans de nombreuses situations différentes : pour chauffer nos maisons, au niveau industriel ou même pour alimenter les voitures, les bus ou les avions.
Malheureusement, il n’y a pas que de bonnes nouvelles. Aujourd’hui, l’hydrogène vert reste quelque chose de relativement cher, en raison du coût élevé d’énergie nécessaire pour le produire. Il s’agit d’ailleurs d’un élément hautement volatile et inflammable, ce qui nécessite des mesures de sécurité très importantes.
Selon un rapport de l’Agence Internationale pour les Énergies Renouvelables (IRENA), l’hydrogène vert pourrait être rentable plutôt à partir de 2030.
Hydrogène en France, ça existe déjà !
En France, on peut déjà voir des exemples concrets où l’hydrogène vert pourrait et/ou sert de source d’énergie.
Le pays a en effet inauguré la première plateforme offshore de production d’hydrogène vert au monde qui sera bientôt opérationnelle.
Nous pouvons d’ailleurs trouver quelques beaux exemples à l’échelle locale, justement dans notre département des Pyrénées Atlantiques.
Vous avez sûrement entendu parler du Fébus, le premier bus à hydrogène vert équipé de moteurs à hydrogène et qui est opérationnel depuis 2019 ?
Figurez-vous que les piles à hydrogène des bus ne contiennent aucune matière polluante et qu’elles sont recyclables à plus de 95 %.
L’hydrogène nécessaire à l’alimentation du bus est produit localement dans une station d’hydrogène, générant l’énergie nécessaire via des panneaux solaires. Une énergie 100 % verte !
Photo de Tommy Krombacher sur Unsplash